Un nouveau coeur de ville - Place de la Cathédrale

La restauration de la Cathédrale a débuté

La Cathédrale de Colmar, est un fleuron de l’architecture gothique alsacienne. Elle fut classée au titre des monuments historiques dès 1840, sur la première liste de protection du patrimoine français instauré par Prosper Mérimée.

Le réaménagement de la place était la première étape d’un chantier d’envergure. La Municipalité continue d’investir pour Colmar, notamment à travers une rénovation extérieure globale de notre Cathédrale. D’importants travaux de restauration viennent de débuter, pour une durée de plus de 6 ans et un coût total estimé à 18,4 millions €.

Ce projet s’inscrit dans la volonté de préserver l’identité et le patrimoine emblématique de Colmar pour le transmettre aux générations futures. La restauration concernera des éléments structurels comme les pierres de taille, la maçonnerie, la charpente, la ferronnerie, les balustres ou encore la rénovation du clocheton. Les statues du choeur seront remplacées par des reproductions à l’identique, tandis que les originelles rejoindront les collections du Musée Unterlinden.

Le projet actuel sur la Cathédrale a pour objectif de restaurer le clos et le couvert de ce monument majeur. Les objectifs de valorisation concernent :

  • La restauration des parements des façades de grès de Rouffach
  • La restauration des sculptures existantes et le remplacement par des copies de sculptures du choeur
  • La restauration des couvertures et des charpentes
  • La restauration des vitraux et la mise en place partielle de doubles verrières de protection.

Le chantier débutera par la nef et le transept nord, et se poursuivra par le choeur déambulatoire et les chapelles, la nef et le transept sud. Les travaux se
termineront par le massif occidental, et une mise en lumière de l’édifice sera réalisée.

Les travaux se découpent en quatre tranches et se termineront en 2030.

  • Tranche ferme : Nef nord et bras nord du transept
  • Tranche 1 : Choeur, déambulatoire et chapelles
  • Tranches 2 : Nef sud et bras sud du transpet
  • Tranche 3 : Massif occidental

 

Avant 2023, la place de la Cathédrale n'était qu'une aire de stationnement, sans verdure ou aménagement particulier. Aujourd'hui, à l'issue d'un chantier de
réaménagement porté par la Municipalité, cette place s'est métamorphosée en un espace convivial en coeur de ville, un écrin de vie et de verdure, que les Colmariens et les visiteurs peuvent s'approprier.

Réaménager la place de la Cathédrale a été un projet de longue haleine. Si l'idée était présente depuis de nombreuses années, avec notamment l'organisation d'un concours d'idées en 2018, c'est depuis l'installation de la nouvelle Municipalité (en 2020) que la transformation s'est concrétisée.

Le choix a été fait de donner toute son ambition au projet de réaménagement en transformant radicalement le visage de cette place. La Municipalité a également décidé d'associer les habitants, en les intégrant notamment à la commission de travail dédiée au projet.

C'est ainsi que peu à peu, les lignes directrices du chantier ont émergé : construire une place piétonne et végétalisée pour offrir aux Colmariens un espace apaisé au centre-ville. Ce réaménagement s’inscrit pleinement dans une volonté de mettre en oeuvre un urbanisme durable, pour répondre aux enjeux environnementaux actuels tout en valorisant notre patrimoine historique.

Un nouvelle place

La nouvelle place de la Cathédrale s'inscrit dans le prolongement de l'aire piétonne allant de la rue étroite jusqu'à la place Jeanne d'Arc. La place fait la part belle à deux espaces distincts, le côté Nord et le côté Sud, pour lesquels la Municipalité a voulu des aménagements différents.

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Côté Nord : un lieu de vie

  • Les cheminements piétons naturels et le fonctionnement des commerces ont été préservés, et les marchés ont été maintenus.
  • Des plantations nouvelles ont été aménagées, tandis que les arbres d’alignement existants ont été maintenus ou renouvelés. Les essences sont diversifiées, et se veulent adaptées aux enjeux du réchauffement climatique. De ce côté, les visiteurs trouvent aussi bien des terrasses ombragées que des zones d’assise libres avec l'implantation de nouveaux bancs.
  • Le patrimoine a été mis en valeur notamment au travers de l’organisation des plantations, qui préservent les vues vers la Cathédrale.
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Place de la Cathédrale : côté Nord

 

Côté Sud : la contemplation du patrimoine

  • Le pied de la Cathédrale a été dégagé de tout obstacle. Un espace privilégié entre la Cathédrale, la Maison Adolph et le corps de garde, composé de pelouses et de plantations, a été aménagé.
  • Le corps de garde lui aussi, a été remis en valeur, notamment grâce à un travail fin sur les différences de niveaux des seuils à respecter.

 

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Place de la Cathédrale : côté Sud
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Un arc-en-ciel place de la Cathédrale à Colmar

 

La rue Étroite, la rue des Prêtres et la rue de l'Église

Le chantier de réaménagement s'est étendu à ces trois rues donnant sur la place de la Cathédrale, afin de créer un véritable prolongement des nouveaux aménagements. Les rues ont été pavées et végétalisées, et ont bénéficié d'un renouvellement de l'espace public. Dans la rue Étroite, une plateforme PMR a été aménagée pour le passage de la navette électrique gratuite, dite "navette coeur de ville", ainsi que des abris sécurisés pour le stationnement des vélos.

 

Les travaux

La maîtrise d'oeuvre a été confiée à la Direction des services techniques de la Ville de Colmar, qui a été en charge du projet de sa conception jusqu'à sa réalisation. La Municipalité a fait le choix de faire confiance aux services de la Ville, l'ensemble des compétences nécessaires à la réalisation du projet y étant représentées.

Des entreprises sont également intervenues sur certaines parties du chantier : Vialis, Eurovia, Pontiggia, Arkedia, Giamberini et Guy, Apave, Laboroutes, Lingenheld, Emch et Berger et La ruche à vélos.

La nouvelle place de la Cathédrale incarne désormais la résilience et l’adaptation de notre centre urbain aux défis du changement climatique. Piétonniser le centre-ville et végétaliser notre cadre de vie permet de lutter contre les phénomènes d’îlots de chaleur qui peuvent se former en été sur les espaces goudronnés, favorise le développement de la biodiversité en ville, et améliore la qualité de l’air grâce à la diminution des flux de véhicules à moteur.

La végétalisation de la place et de ses rues adjacentes a été sélectionnée avec soin par le service des espaces verts de la Ville, avec des essences qui sauront s'adapter aux aléas du changement climatique :

  • 1 300 m3 de terre végétale amendée
  • Plantation de 63 arbres dont 11 très gros sujets
  • Plantation de 130 arbustes formés (boules de taxus)
  • Plantation de 475 m² de gazon au pied de la collégiale
  • Plantation de 7620 arbustes et plantes vivaces, pour apporter couleurs et mouvement aux massifs plantés.
  • Installation de 12 sondes tensiométriques, pour suivre l'arrosage et assurer la meilleure reprise possible des grands arbres

 

La Ville a également profité de ce chantier pour mettre en place des dispositifs permettant la gestion intégrée des eaux de pluie, ainsi que pour renouveler l’éclairage public en installant des équipements LED plus économes en énergie.

Des efforts ont également été réalisés pour que les matériaux utilisés sur le chantier soient issus de circuits courts et locaux. C'est par exemple le cas de l'un des matériaux phares : le grès des pavés est issu de la carrière de grès des Vosges de Champenay, dans la vallée du Schirmeck. Les pavés ont été découpés et façonnés dans une usine à Adamswiller. Mario et Orlando, les deux paveurs du chantier, ont installé plus de 750 000 pavés. Les bancs, les blocs marche devant le corps de gardes, et les dallages des parvis viennent de la carrière de Rothbach.

L’exemplarité de l’opération a déjà été saluée par le Trophée aménagement et urbanisme, en novembre 2023, dans le cadre des Trophées des collectivités d’Alsace.

Le budget

Ce chantier d'ampleur a mobilisé 8,5 M€ d'investissement. La Ville a pu bénéficier de divers soutiens financiers pour mener à bien ce chantier, et notamment :

  • la Région Grand Est : 500 000 €
  • la Collectivité européenne d’Alsace : 400 000 €
  • l’État, à travers différents dispositifs dont l’Agence de l’eau Rhin-Meuse : 310 000 €
  • Colmar Agglomération, à travers le fonds de concours : 1,5 M€

 

Les fouilles archéologiques

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Dans le cadre du réaménagement de la place de la Cathédrale à Colmar, porté par la Ville de Colmar, des fouilles archéologiques ont été prescrites par l’Etat. Elles ont été réalisées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives de début mai à fin 2022.

En amont des travaux d’aménagement, ces recherches ont visées à sauvegarder par l’étude le patrimoine archéologique. La place a été fouillée en trois zones successives selon un planning prédéfini. Le chantier a été mené de manière à générer le moins de désagrément possible.

Tout au long de la fouille, l’accès à la collégiale Saint-Martin a été maintenu. Des cheminements piétons en bordure de fouille ont été installés.

 

  • Octobre/novembre 2014 : diagnostic archéologique positif débouchant sur un arrêté́ de prescription de fouilles sur la totalité de la place du 30 mars 2015
  • Concertation ouverte depuis le 29 mai 2018
  • Concours d’idées en 2018
  • Exposition des rendus du concours d’idées sur le parvis de la Médiathèque en mai 2019
  • Commission Cathédrale Cœur de Ville :
       - 16 décembre 2020
       - 12 février 2021
       - 29 mars 2022
  • 29 septembre 2021 : demande de la Ville de revoir l’arrêté de prescription de fouilles 1er décembre 2021 : nouvel arrêté de prescription de fouilles, sur la totalité de la place
  • Décembre 2021 / février 2022 : procédure de consultation pour le marché de fouilles archéologiques
  • Mars / avril 2022 : analyse, attribution et notification du marché de fouilles à l’INRAP (2,3M€ TTC)
  • 12 avril 2022 : délivrance de l’arrêté d’autorisation de fouilles

Les objectifs

Préparer le site, afin de permettre la réalisation des travaux et le réaménagement de la place de la cathédrale de Colmar.

Des intérêts à concilier : un planning d’intervention des fouilles qui ne retarde pas les travaux, une sauvegarde du patrimoine et le prélèvement de l’ensemble des sépultures dans le périmètre des travaux.

Une équipe sera dédiée au projet sur le chantier : l’opération va concerner une quinzaine de personnes, comprenant des techniciens et techniciennes de fouilles et des spécialistes (géologue, bioarchéologue, archéo-anthropologues, céramologue, topographe et les équipes supports pour la gestion du matériel et des collections).

La méthode

Le dégagement et le prélèvement des vestiges par des moyens techniques adaptés : une mise en œuvre technique pouvant mobiliser des engins de chantier et une fouille manuelle permettant le prélèvement de l'ensemble des vestiges.

Des équipes spécialisées :

  • Pour la fouille et l’enregistrement des informations recueillies sur le terrain,
  • Pour préparer les études qui seront engagées après le lavage des ossements et la stabilisation des objets mis au jour lors de la fouille.

Les résultats attendus

Après la fouille : études en laboratoire et conditionnement des mobiliers et des ossements :

  • Les vestiges sont nettoyés et reconditionnés dès la fin de la fouille,
  • Les mobiliers et ossements sont étudiés par plusieurs spécialistes.

Créé par la loi de 2001 sur l’archéologie préventive, l’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire. Il est compétent sur l’ensemble du territoire, pour toutes les périodes, de la Préhistoire à nos jours. Il intervient dans tout type de contexte : urbain, rural, subaquatique et sous-marin, tracés autoroutiers et ferrés, réseaux électriques ou gaziers.

Il réalise chaque année plus de 2 000 opérations archéologiques (diagnostics et fouilles) pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. À l’issue des chantiers, l’INRAP assure l’analyse et l’interprétation des données de fouille et leur diffusion auprès de la communauté scientifique.

Ses missions s’étendent à la diffusion de la connaissance archéologique au public le plus large : visites de chantiers, expositions, publications, conférences, production audiovisuelle, etc. Depuis 2010, il coordonne les Journées européennes de l’archéologie sous l’égide du ministère de la Culture.

Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.

La zone diagnostiquée est située au centre-ville de Colmar, sur le pourtour de l’église gothique Saint-Martin.

Cet espace ouvert est occupé par des voies de circulation et des aires de stationnement réparties sur deux places, au nord et au sud du sanctuaire.

Le site est caractéristique d’un centre ancien puisque les places sont ceintes par un habitat dense et très serré.

La topographie historique des abords de la Cathédrale, des cimetières entourant cette église paroissiale est documentée par des sources relativement précises depuis le 13ème siècle. Leur lecture met en évidence une certaine « migration » de phases cimetériales autour du sanctuaire dédié à Saint-Martin.

En 1286, un immeuble est vendu sur le Mühlbach (canal du moulin) pour agrandir le cimetière vers le nord. De nouvelles extensions intervenaient en 1308, puis en 1380.

A partir de 1507, l’autorité municipale restreignait le nombre d’inhumations dans ce cimetière. Le cimetière établi au sud de la collégiale est récupéré par la Ville pour créer une nouvelle place de marché.

En 1588, des constructions liées au fonctionnement paroissial viennent s’additionner au nord de la collégiale, ainsi plusieurs maisons coupent le cimetière en deux parties.

En 1770, la Ville prend la décision de fermer le cimetière.
En 1776, le terrain est rendu à l’usage public.
En 1786 le premier marché pu se tenir sur ce terrain.

De 1720 à 1768, la production d’une série de plans des fortifications et de l’urbanisme permet de mesurer l’emprise exacte de la dernière partie du cimetière encore utilisée intra-muros. Il se distingue la seule partie conservée au nord de la collégiale (sur la rive opposée du Mühlbach). Le plan du géomètre Khuhlman dressé en 1785, dans le cadre de la transformation du cimetière en place public, constitue le seul document détaillé du secteur. L’état actuel de la place figure une première fois sur le plan de 1798.

Autour du sanctuaire, des découvertes archéologiques et le patrimoine monumental attestent de la riche histoire du secteur. A proximité de la collégiale des sépultures ont été découvertes au cours de la décennie 1970 à proximité de la façade orientale

Documents d'informations

 

Renseignements

Service études d’urbanisme et projets d’ensemble
Mairie de Colmar – Bâtiment A – 2e étage
03 68 09 03 05
urbanisme@colmar.fr

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